Johan Creten 'Tremore Essenziale' in Naples

Johan Creten 
Tremore Essenziale
10.09 – 31.10.2025
Galeria Alfonso Artiaco

Alfonso Artiaco is pleased to present Tremore Essenziale, the first solo exhibition by Johan Creten at the gallery, running from September 10 to October 31, 2025.

The exhibition unfolds as an instinctive flow, born from the urgent need to give form to an experience that traverses body, matter, and history. Creten’s works do more than inhabit space: they reveal its inherent instability, as if the ground itself was quickened by an invisible pulse. The title gestures toward this very condition, suggesting tremor as both a formal and existential principle, a subtle vibration that resonates within the material and within the viewer’s perception.

Central to the exhibition is the series Odore di Femmina, which explores the delicate tension between attraction and repulsion, desire and apprehension. By shaping clay – primordial, moist, fertile – Creten conjures flowers that are at once fragile and disquieting, capturing the paradox of impurity transformed into the sublime. In these works, sculpture functions as a ritual of transformation, where impermanence and renewal are inscribed in the gestures of molding, building, and letting collapse. Employing a metonymic language, the artist allows the flower to evoke the feminine, conceived as a space of desire, mystery, and sacredness. While the classical elegance of the forms and the meticulous craftsmanship of the petals attract the eye, it is their inherent fragility that imparts true force – a delicate equilibrium between radiance and transience.

The sculptures, realized in glazed stoneware, emerge as unstable apparitions, poised between eros and the sacred, light and shadow, beauty and decay. Within them, tremor becomes a key to understanding a universal condition: a world at once vulnerable and powerful, perpetually in motion. In Naples – a city defined by volcanoes, earthquakes, and constant renewal – Tremore Essenziale  finds a natural resonance, transforming the gallery into a space for sensory experience and contemplation on the essence of art and existence.

Creten’s own words accompany the exhibition as an extension of the work, not as commentary, opening to the visitor the intimate horizon from which the sculptures emerge: a narrative of vibration and fragility, in which matter becomes image, and image becomes a shared experience.

Pendant que j’écris ce petit texte, je tremble.

Je ne sais pas si c’est cette immense vague de chaleur qui s’abat sur Paris, ou si ce sont les nouvelles du
monde que j’absorbe en continu par les médias. Mon coeur bat comme un fou. En tout cas, je tremble.

Je tremble, et j’ai l’impression que l’immeuble, le sol et la terre entière tremblent.

Quand j’ai commencé à modeler les premières fleurs en terre délicate et fragile, mes mains tremblaient
déjà. L’émotion, le vertige du tabou, de tourner une matière — une matière sale et humide, mais si fertile et si pleine de potentiel — en ces fleurs fragiles et en apparence intouchables, m’a amenée à cette série d’Odore di Femmina, qui joue avec le mystère de l’autre, l’attrait et la répulsion, le désir et l’effroi.

Ce Continent Noir qu’est le sexe, ce qui nous fait trembler jusqu’au coeur de nos corps.
Don Giovanni n’est pas loin.

Et un jour, en construisant une énorme figure en fleurs, je me suis dit :
Mais qu’est-ce que c’est beau, on a l’impression qu’elle tremble.
Finalement, effectivement, elle tremblait — avant de s’écraser sous son propre poids. Et de renaître quelques jours plus tard sous mes mains.

Éternel recommencement.

Dans les Gloires, c’est le tremblement face à l’inconnu, face au divin, face à l’étendue infinie du monde et de l’univers — au pouvoir aussi — qui m’a amenée à faire des oeuvres qui semblent changer en permanence, sous un rayon de soleil ou un nuage noir.

Et je pense à Tosca quand elle dit, après son acte cruel — mais bien héroïque :
« E avanti a lui tremava tutta Roma. »

Le combat entre les guêpes et les abeilles, entre les cigales de La Fontaine et les utopies de Beuys.
Entre argent, pouvoir et poésie.

Une Perle Noire devient une traversée existentielle, remplie de craintes et d’espoir.

Les points d’observation — là où nous sommes ancrés pour quelques secondes ou quelques minutes —

regardent les oeuvres et le ciel à travers les fenêtres.

Où l’on se calme, quelques instants…

Avant que ne revienne, inévitable, la réalité de ce volcan au large, et au loin cette ville qui porte encore

les cicatrices et les blessures du terremoto.

– Johan Creten.